La fenêtre verticale qui est créée dans la toiture pour éclairer les combles, est une lucarne. Il existe de nombreuses formes de lucarne en fonction de l’époque de construction, de la région et de la toiture. Le chien-assis en est une, pas la plus courante, loin de là, et certainement pas très répandue à Paris.
Il ne faut pas confondre la lucarne (dont la fenêtre est verticale) avec la tabatière (ou vasistas) dont la fenêtre suit la pente du toit et que nous avons tous pris la mauvaise habitude d’appeler Velux .
J’ai profité d’une belle journée ensoleillée et d’un nouveau téléobjectif pour vous faire une petite sélection des lucarnes visibles
La lucarne est une ouverture positionnée en saillie sur la pente du toit. Utilitaire et décorative à la fois, elle s’impose en construction quand les combles commencent à prendre de l’ampleur en délimitant des volumes exploitables.
La lucarne apparaît au XIIIe siècle, avec l’architecture gothique. Elle se caractérise par sa façade verticale équipée d’une ou plusieurs fenêtres. Initialement destinée à aérer et éclairer l’espace sous toiture, elle est vite devenue un élément architectural de première importance. Son emplacement varie au fil des siècles et sa toiture adopte diverses formes plus ou moins simples ou complexes. Sa structure en bois ou en maçonnerie comporte le plus souvent des côtés triangulaires (jouées) revêtus d’ardoises, de tuiles… ou enduits.
- La lucarne jacobine : l’ouvrage est coiffé d’une toiture classique à deux versants et fronton triangulaire. La version avec auvent débordant, appelée « lucarne à chevalet », supportait à l’origine une poulie monte-charge accrochée à la poutre faîtière.
- La lucarne à croupe : la structure se reconnaît à son toit constitué de deux longs versants complétés d’un pan frontal en triangle, qui lui donne son nom. Quand la croupe forme une nette avancée, la lucarne est appelée « capucine » en référence à sa forme évoquant le capuchon des moines Capucins.
- La lucarne normande ; à l’inverse de la précédente, son toit comporte une demi-croupe frontale qui déborde largement des jouées.
- La lucarne à guitare : aussi dénommée « guitarde », cette lucarne possède un très original toit arrondi qui déborde en encorbellement. Cette forme complexe se rencontre en particulier sur des constructions datant du XIXe siècle.
- La lucarne rampante : souvent confondue avec le « chien assis », elle est couverte d’un toit plat orienté dans le sens de la pente principale.
- Le chien assis : cette lucarne se distingue de la précédente par son toit plat en pente inversée, d’où son autre appellation de lucarne « retroussée ». Dans les premiers temps, le chien-assis était de petite taille et servait principalement à aérer les toitures à faible pente.
- La lucarne en chapeau de gendarme : particulièrement esthétique, cette lucarne présente des jouées galbées dans la continuité de sa couverture. Elle affectionne les toits couverts d’ardoises ou de chaume.
- La lucarne meunière ou pendante ; proche de sa cousine jacobine par sa forme, elle s’en distingue par son positionnement à l’aplomb de la façade du bâtiment.
- La lucarne rentrante : située en retrait par rapport au toit de la maison, elle est souvent devancée par un balconnet. Comme la lucarne pendante, elle peut avoir différentes formes de toiture : notamment, à deux versants ou galbée.
- La lucarne à fronton cintré : selon le style constructif, la courbure varie entre l’arc de cercle et le demi-cercle. Elle peut évoluer en chapeau de gendarme, s’orner d’un cadre mouluré, d’un médaillon… Les jambages peuvent représenter un chapiteau sculpté, s’accompagner de volutes, de contreforts en demi-poire, etc.
- La lucarne hollandaise : en forme de trapèze, elle se compose d’un dessus plat rampant, prolongé de chaque coté par une joue inclinée. L’ensemble est couramment revêtu d’ardoise.
- La lucarne œil-de-bœuf : généralement de petite dimension, cette lucarne arbore un toit bombé et une fenêtre ronde ou ovale. Elle peut se réaliser en pierre, en cuivre, en zinguerie d’art, etc.